Voeu du Conseil municipal de Toulouse
CONSEIL MUNICIPAL DU 20 MARS 2009
VŒU DE
Présenté par Gisèle VERNIOL
Les incessantes attaques menées par le Gouvernement contre l'Ecole, de la maternelle à l'enseignement supérieur, remettent en cause profondément le principe d'éducation pour tous.
Pour ce qui concerne le 1erdegré, sous couvert de combattre l'échec scolaire, le Gouvernement prend en réalité des mesures fondées sur des considérations comptables.
Il faudrait en particulier, rappeler les attaques frontales contre l'école maternelle publique et gratuite dont l'existence est menacée par l'instauration des « jardins d'éveil », service payant qui ne profitera pas à tous.
Face à tous ces reculs, la communauté éducative (parents et enseignants) multiplie des initiatives de protestation et de résistance. Le Gouvernement ne veut pas voir et campe sur ses certitudes. Au lieu d'un vrai débat, le Gouvernement choisit l'intimidation et les sanctions financières disproportionnées à l'encontre de ses fonctionnaires qui posent les bonnes questions sur les modalités d'application de la réforme de la semaine scolaire.
Alain REFALO, professeur des écoles à Colomiers, a posé, auprès de sa hiérarchie, la question de la pertinence du dispositif de l'aide personnalisée.
Il s'est alors vu menacé, puis lourdement sanctionné, alors qu'il assure dans sa totalité son temps de travail au prétexte qu'il propose pendant cette aide personnalisée des activités à caractère culturel.
Alain Refalo et beaucoup d'autres enseignants constatent les dysfonctionnements de cette réforme, débattent sur sa pertinence et le font fait savoir. Alain Refalo, lui, en allant jusqu'au bout de son engagement d'enseignant sert de bouc émissaire à sa hiérarchie qui espère ainsi que toutes et tous rentreront dans le rang, qu'il ne fera surtout pas « école » et pour dissuader le dissident et ces émules éventuels, cet enseignant est victime de sanctions disproportionnées et injustifiées : l'Inspecteur d'académie lui a infligé une retenue sur salaire à hauteur de 2 jours par semaine. Du jamais vu, mais bien dans la lignée idéologique du « travailler plus pour gagner plus » et de l'asservissement de la pensée.
Le gouvernement va-t-il réserver le même traitement à tous ceux qui posent le débat et refusent, en l'état, de cautionner et d'appliquer des réformes qui peuvent conduire au démantèlement de l'école publique ?
Comment proclamer que la fonction première de tout enseignant est de former des citoyens libres et aptes à choisir leur destin, et, dans un même temps bâillonner ces mêmes enseignants ?
C'est pourquoi, la ville de Toulouse réunie en Conseil Municipal ce vendredi 20 mars 2009 apporte son soutien sans équivoque à l'ensemble des mouvements de résistance aux différentes réformes qui organisent le délitement du Service Public de l'Education.
Le Conseil Municipal demande au Gouvernement de suspendre toutes les mesures répressives en cours à l'encontre de Monsieur Refalo et d'ouvrir une large concertation sur le devenir de l'Ecole en considérant les collectivités locales comme partenaires à part entière.