Répression contre 68 enseignants parisiens qui contestent les réformes Darcos
Depuis le début de l'année scolaire, les réformes Darcos imposent aux enseignants de mettre en place 2 heures hebdomadaires de soutien pour les élèves en difficulté. Ces deux heures doivent se faire hors du temps scolaire ce qui pénalise et stigmatise les élèves et n'apporte rien en terme d'apprentissage, alors même que le ministère a unilatéralement supprimé deux heures à tous les élèves (ce qui constitue au total 2/3 d'une année scolaire sur 8 ans de scolarité obligatoire qui disparaissent). Le corollaire de ces suppressions d'heures d'enseignement est la suppression de l'enseignement spécialisé dans l'aide aux élèves en difficulté, à hauteur de 1500 postes RASED détruits en 2009 et davantage encore de postes prévus en suppression aux budgets 2010 et 2011.
Partout en France des enseignants, soutenus par leurs syndicats et la FCPE refusent de mettre en place ce dispositif sans pour autant se soustraire à leurs obligations de service. A Paris ce sont plus de 600 enseignants qui ont choisi de refuser d'obéir pour dénoncer l'inanité pédagogique des mesures Darcos censés répondre à l'échec scolaire et faire connaître leur refus de collaborer à une entreprise de destruction de l'Ecole publique.
C'est l'ampleur inédite des attaques qui a amené les enseignants à adopter ce mode de contestation, qui s'ajoute aux dernières journées de grève qui ont mobilisé plus de 70% des enseignants du primaire contre les réformes Darcos.
Il ne s'agit donc pas d'un mouvement isolé, ou d'une erreur d'appréciation sur la portée des mesures ministérielles. La carte scolaire parisienne actuellement en cours qui prévoit la suppression de 72 postes RASED et un déficit de postes pour ouvrir les classes nécessaires illustre parfaitement à quoi mène la politique de M. Darcos.
Plutôt que de répondre aux besoins des écoles et aux revendications des enseignants, notamment celle portant sur le maintien des RASED,
l'inspecteur d'académie de Paris chargé du premier degré, M. Edouard
Rosselet, fait le choix de l'autoritarisme et de l'arbitraire : 68 enseignants ont été ciblés - en dépit du refus signifié par 600 enseignants- de façon parfois aberrante (personnels en congé longue
maladie) sur la base de remontée émanant principalement des inspecteurs de circonscription et ont reçu un courrier les menaçant de sanctions
disciplinaires et du retrait de salaire de deux jours par mois à partir du mois d'octobre, sans autre forme de procès.
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Réunis en assemblée générale le 9 mars 2009 et avec le soutien des
organisations signataires les enseignants parisiens dénoncent ces mesures répressives et exigent l'abandon de toute sanction. Ils restent fermement décidés à étendre par tous les moyens qu'ils jugeront appropriés les mobilisations contre l'aide personnalisée et contre l'ensemble de la réforme du primaire de Darcos qui démantèle le service public d'éducation.