Lettre de l'école La Prairie de Toulouse (31)
Lettre de l'école maternelle et primaire La Prairie de Toulouse (31)
A.E.N La Prairie
1 bis rue des néfliers
31400 Toulouse
05 62 26 83 60
laprairieprimaire@gmail.com
à
Inspection académique Haute-Garonne
cité administrative
C/O M. Boulet
Inspection HG1
Toulouse, le 21 novembre 2008
Monsieur l'inspecteur,
Le démantèlement des fondements de l'éducation nationale est un processus que nous ne pouvons pas accepter sans réagir.
L'objet de notre lettre est de vous informer que nous ne souhaitons pas participer à ce démantèlement. En conscience, nous refusons de nous prêter par notre collaboration active ou notre silence complice à la déconstruction du système éducatif de notre pays.
C'est pourquoi dès juin 2008,nous avons décidé, en accord avec le conseil d'école et en toute responsabilité, de :
- refuser le fichage de nos élèves dans base-élèves
- ne pas appliquer les nouveaux programmes 2008
- ne pas appliquer les nouveaux horaires ni assurer les heures de « soutien », et de :
- préférer à ce dispositif mis en place sans concertation et dans la précipitation, un travail fondé sur l'aide, la coopération et la non-stigmatisation de l'erreur et des enfants en difficulté.
- Nous mobiliser pour que les enseignants en poste au RASED puissent continuer à effectuer le travail auprès des enfants en difficulté pour lequel ils ont été, contrairement à nous, formés.
Et nous vous en avions informé dans les termes suivants :
« Nous avons bien pris note du décret 2008 - 463 en date du 15 mai 2008, qui, en modifiant le décret 90-788 du 6 septembre 1990, réduit le temps horaire de la semaine scolaire dans le premier degré. Au vu de la circulaire du 5 juin 2008, nous avons réfléchi en équipe à un aménagement qui permettrait de respecter les prescriptions ministérielles tout en prenant en compte les spécificités de notre école et de la pédagogie qui y est mise en oeuvre.
En effet, dans le cadre de la pédagogie nouvelle que nous pratiquons au quotidien depuis près de 40 ans, la prise en compte des difficultés de l'enfant est une de nos préoccupations fondamentales. C'est pourquoi nos emploi du temps sont aménagés depuis de nombreuses années afin de permettre l'alternance régulière de moments en grand groupe et de temps d'enseignement en demi-groupe. De plus, la mise en place de plans de travail, de contrats, et des temps de travail personnel permettent à chacun de nos élèves une progression adaptée et une aide individualisée, renforcée par le travail en tout petit groupe effectué par le maitre E. L'établissement d'une prise en charge sur des horaires supplémentaires comme le propose le texte référencée plus haut nous semble donc inadapté à notre situation, d'autant plus que nous effectuons un travail de fond important afin de ne pas stigmatiser l'élève en difficulté et de permettre à nos élèves de signaler leurs difficultés et de les affronter comme un passage naturel et non pas comme un handicap irrémédiable.
Ces divers dispositifs de travail font l'objet d'évaluations régulières qui nous permettent d'ajuster nos actions et de mettre en place les dispositifs de remédiation adéquats, garantissant ainsi l'efficacité de notre action. » (lettre à M.Boulet, inspecteur de l'Education Nationale, septembre 2008)
Nous avons fait ce choix en pleine connaissance des risques que nous prenions, mais surtout dans l'espérance de construire une école du respect, de la coopération, de la solidarité et de la réussite pour tous.
Nous espérons que notre démarche vous permettra d'appuyer auprès du ministère la demande de suspension des directives concernant la réintégration des membres du RASED dans les effectifs , et l'abandon des mesures concernant le soutien aux enfants en difficultés.
Dans l'attente, nous vous prions d'agréer, Monsieur, l'assurance de nos salutations distinguées.
L'équipe élémentaire et maternelle de La Prairie,
avec l'accord et le soutien du conseil d'école