À la lecture du projet de circulaire du gouvernement rendu public le 8 décembre, la réforme de la formation des enseignants apparaît encore plus pour ce qu’elle est depuis son origine : un outil de destruction de la fonction publique enseignante.
La mobilisation massive de l’année dernière et les moyens d’action choisis avaient permis de mettre en échec provisoirement le gouvernement. Aujourd’hui nous devons de nouveau affirmer notre refus de cette réforme et faire reculer de nouveau les ministres.
De cette réforme on attend des « gains de productivité » - ce sont les députés de la majorité qui l’affirment dans les textes préparatoires à la Loi de finances 2010 – et non une meilleure formation, encore moins une amélioration des conditions de travail. L’objectif en fait est double : à court terme supprimer des postes de fonctionnaires ; à moyen terme créer les conditions pour la remise en cause du statut de fonctionnaire pour la majorité des enseignants.
Pour parvenir à ce résultat, le gouvernement maintient le choix absurde posé par les décrets de juillet 2009 d’un calendrier de concours délirant.
Qui plus est, le gouvernement a décidé de laisser les Universités – autonomie oblige – se débattre avec toutes les contradictions et toutes les tensions imposées par sa politique et de leur faire porter intégralement la responsabilité de la mise en œuvre de son projet.
En l’état, au-delà de la question centrale de la formation des enseignants, c’est l’ensemble des enseignements de Master et de la formation universitaire à la recherche qui sont mis en danger par cette réforme.
C’est donc à nous universitaires de prendre nos responsabilités.
Rappelons que ce projet est rejeté dans sa forme actuelle par l’immense majorité des acteurs du dossier : les syndicats, les sociétés savantes, les associations, la CPU sont unanimes pour dire que c’est bien la pire des solutions qui est proposée.
Notre réaction doit être à la hauteur de la provocation et de l’arrogance gouvernementales. Faisons voter dans toutes les universités et à tous les niveaux (des départements aux UFR et aux conseils centraux) des motions de refus de la réforme et, surtout, des engagements clairs à ne pas la mettre en place. Tous ensemble descendons dans la rue le 15 décembre pour signifier ce refus et cet engagement. Le gouvernement, incapable d’assumer les conséquences de son incurie, exige désormais des universités qu’elles pressent la détente du pistolet qu’il a armé.
Une seule solution : l’abandon de cette réforme !
Une seule position : le refus de l’appliquer !
Tout dépend de nous, tout dépend de vous !
Toutes les propositions précises d’action le mardi 15 sur le site de SLU