Appel d'offre pour surveiller l'opinion sur internet
Le gouvernement veille sur ses ministres et surveille l'opinion. Après l'appel d'offre du SIG, c'est maintenant le Ministère de l'Education qui piste sur Internet tout ce qui pourrait constituer un "risque opinion". Objectif : détecter les "lanceurs d'alerte", anticiper les effets de "contagion", et limiter les crises "dans lesquelles les ministères se trouveraient impliqués".
Risque d'opinion et anticipation des crises
Les médias concernés sont les blogs, les sites des syndicats ou des partis politiques, les sites militants d'associations et les leaders d'opinions, les lanceurs d'alerte. En bref, les "sources stratégiques ou structurant l'opinion". Les médias traditionnels sont aussi concernés, mais l'appel d'offre se contente de les évoquer globalement, sans autre détail, comme s'ils constituaient un seul et unique bloc, comme s'ils ne constituaient pas un "risque" particulier. L'effet "Grenelle de l'Information", peut-être ?
Dans le but d'"anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise", le prestataire devra aussi utiliser toutes les informations "qui préfigurent un débat, un «risque opinion» potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués". Avec un égard particulier pour les "vidéos, pétitions en ligne, appels à démission, [qui] doivent être suivis avec une attention particulière et signalées en temps réel"...
En résumé, il s'agit de pister les embryons de débats qui constituent un "risque opinion", avec pour objectif de limiter les répercutions politiques négatives. Et au final, "aider le ministère à calculer le retour sur investissement pour cette opération". Bien entendu, il ne s'agit en rien d'une opération politique. Promis, juré, kraché ! Simplement un nouvel outil pour améliorer l'Education, optimiser les réformes, et ainsi compenser les salaires exorbitants alloués à ces BAC + 5 qui passent leur temps à surveiller les siestes des enfants ou leur changer les couches.
Lire le cahier des charges de l'appel d'offres sur la veille de l'opinion
Source : Site Les mots ont un sens