Refus de l'aide personnalisée par les conseils d'école de Paris

8 novembre 2008

Dans de nombreuses écoles parisiennes, c’est la période des conseils d’école. Pour cette échéance, les syndicats du premier degré se sont réunis avec la FCPE Paris et proposent, à la quasi-unanimité, un texte (cf. ci-dessous) qui pourrait y être présenté, soit par les parents élus, soit par les enseignants (rappel : n’importe quel membre du conseil peut présenter un voeu au vote en question d’actualité si elle ne figurait pas à l’ordre du jour initial). Nous appelons à son adoption massive.

Bien sûr, dans la même logique, nous appelons les conseils d’école à refuser d’inscrire dans le règlement intérieur des écoles (dont l’adoption est de la compétence du premier conseil d’école de chaque année) les horaires d’ "aide personnalisée" et à s’appuyer sur ce voeu et cette prise de position - unanimes ou majoritaires - des parents d’élèves et des enseignants pour refuser, comme cela a été décidé à l’AG parisienne de grève du 16 octobre, la mise en place ou la poursuite de cette "aide personnalisée". Nous souhaitons recenser les écoles ayant pris ces décisions, afin que l’administration ne puisse nier leur nombre et leur détermination.

SUD éducation Paris

Voeu proposé avec le soutien de la FCPE-Paris, du SNUipp-FSU, SUD-Education, SDEN-CGT, SGEN-CFDT, SNUDI-FO, CNT-STE 75, à adopter en conseil d’école :

Voeu adopté en conseil d’école ................................. le ................

La réforme Darcos pour l’Ecole (suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaire, semaine de 4 jours imposée, refonte des programmes, suppressions de milliers de postes, aide personnalisée hors temps scolaire, stages pendant les vacances, ....) représente une véritable régression et constitue une menace pour l’avenir même de l’école publique. L’ensemble des mesures Darcos provoque une dégradation des conditions d’enseignement et conduit à l’aggravation des inégalités au lieu de les réduire. L’un des objectifs de cette contre-réforme répond aux exigences de réduction du déficit de l’Etat : supprimer des heures d’enseignement, supprimer des postes, pour réaliser des économies substantielles alors que l’école n’est pas une charge à réduire mais un investissement pour l’avenir.

1) Les membres du conseil d’école considèrent que le remplacement de deux heures d’enseignement hebdomadaire pour tous les élèves par la mise en place de « l’aide personnalisée » pour certains ne répond pas aux besoins des élèves, y compris ceux en grande difficulté. Ils réaffirment que l’aide à tous les élèves doit être assurée sur le temps scolaire, dans des classes à effectifs raisonnables, par les équipes enseignantes. Ils expriment également leur profond attachement à la pérennité des aides spécialisées qui sont assurées, pour les élèves rencontrant de grandes difficultés, par les enseignants spécialisés du RASED en coordination avec l’enseignant de la classe et avec l’accord des parents. Les EVS et AVS doivent aussi être présents en nombre suffisant partout où il y a des besoins.

2) Les membres du conseil d’école s’opposent à la suppression des postes du RASED (3000 au niveau national au budget 2009), au prétexte de la mise en place de l’ « aide personnalisée ». Ils réclament le maintien des missions du RASED, le renforcement de ses moyens en formant le nombre de maîtres spécialisés permettant de répondre à tous les besoins identifiés par les équipes éducatives.

3) D’autre part, ils se félicitent de l’abandon par la Mairie de Paris de la mise en place du SMA, car outre la remise en cause du droit de grève des personnels, ce dispositif qui substitue la garderie à l’école, conduit à la désorganisation des écoles et n’offre aucune garantie d’accueil dans des conditions satisfaisantes : les conditions même de sa mise en œuvre ne permettent pas de garantir la sécurité des enfants.

Les membres du conseil d’école réclament l’abandon des mesures administratives et des décrets Darcos et revendiquent la mise en œuvre d’une politique éducative ambitieuse, pour éradiquer vraiment l’échec scolaire et œuvrer pour une école de la réussite de tous.

A l’opposé des suppressions massives de postes et de la désorganisation en cours, nous avons besoin dans notre école de sérénité, de dialogue et d’un nombre suffisant d’enseignants pour que nos enfants puissent recevoir de l’école tout ce qu’elle leur doit, dans les meilleures conditions.

En refusant, la mise en œuvre des mesures Darcos, la communauté scolaire de l’école veut préserver le service public d’Education, pour offrir un avenir aux enfants.

Source : Sud Education 75



08/11/2008
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