Évaluations CM2 : abandon total !

10 février 2009

Évaluations CM2 : abandon total !

Plus le projet d'évaluation des CM2 avance, plus la crédibilité du ministère recule !

Dès le départ, ces évaluations n'avaient rien pour plaire : dissimulées, mal placées, mal conçues, aberrantes dans leur correction et fourmillant d'erreurs, elles ne répondaient finalement aux besoins ni des élèves, ni des parents ni des enseignants.

Exigeant des professionnels de l'éducation une obéissance aveugle humiliante (depuis quand doit-on faire passer aux élèves des exercices en leur disant qu'il est normal qu'ils ne réussissent pas ?), le ministère a refusé de tenir compte de leurs nombreuses remarques. Du coup, ils ont dû multiplier les moyens de protéger leurs élèves et de conserver la confiance des parents : réunions publiques, tracts, boycott, passations partielles, rejet des modes de correction ou de codification. Quant à la prime de 400 € , elle n'aura pas permis d'acheter la conscience de ceux, nombreux, qui refusent tout autant de participer à la remontée des résultats.

A juste titre d'ailleurs puisqu'en 2006, un jugement du Tribunal Administratif, a obligé le Ministère de l'Education nationale  à transmettre pour publication au journal Le Point des données qu'il conservait secrètes sur le classement des "établissements les plus dangereux", document établi avec le logiciel SIGNA utilisé dans le secondaire par les chefs d'établissement... en toute confidentialité ! Les promesses ministérielles de non diffusion n'ont donc pas la moindre valeur légale et n'offrent aucune garantie.

Depuis, l'affaire tourne au ridicule puisque l'on apprend qu'au moment où il était demandé aux enseignants d'effectuer la saisie informatique des résultats des CM2, la CNIL n'avait toujours pas donné son feu vert ! Il faudrait donc que les professeurs se mettent hors-la-loi pour satisfaire la précipitation du ministre... C'est peut-être  pourquoi il a indiqué à des représentants syndicaux venus le rencontrer qu'il n'y aura pas de sanctions vis-à-vis des collègues qui n'utilisent pas le logiciel fourni par l'administration (SNUIpp). Voilà qui démontre que des évaluations nationales ne devraient jamais être conçues sans qu'y soient associés praticiens et spécialistes de l'éducation !

Alors devant le désordre généré, les menaces d'illégalité, les risques de publication et l'absence totale de valeur scientifique de ces évaluations, nous demandons plus que jamais l'abandon total de ce dispositif ainsi que celui prévu pour les CE1 si les conditions s'avèrent similaires. Même les pyromanes ont parfois besoin d'une issue de secours. Alors, qu'ils prennent la porte... définitivement !

Pour l'appel des 100 maîtres
Sylvain Grandserre porte-parole
http://www.darcos-demission.org/


12/02/2009
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